After Faceb00k considère l’espace virtuel de Facebook comme un territoire où il est possible de déambuler pour sélectionner, s’approprier et archiver le contenu rendu public par ses usagers en naviguant à travers le flux d’images virtuelles, tout comme le fait un photographe à la recherche du moment décisif dans l’espace public de la rue. Mais contrairement à ce genre de pratique, les images issues de Facebook ont toutes la caractéristique d’avoir été construites, choisies et médiatisées par celui ou celle qu’elles représentent. C’est précisément à ces choix conceptuels, esthétiques et sociaux que le projet s’intéresse. After Faceb00k récolte des images sous forme de captures d’écrans qui figent les interactions sociales dans leur contexte de présentation. Ces captures d’écrans sont ensuite stockées dans une imposante base de données selon une procédure de classification typologique.
Malgré son omniprésence au sein de nos vies et son immuabilité apparente, Facebook n’est qu’une plateforme d’échanges entièrement dépendante de ses usagers et maintenue pour son potentiel commercial. Facebook n’est pas une archive, mais plutôt une structure de stockage temporaire qui laisse pleinement le droit à ses utilisateurs de retirer le contenu qui y est stocké. En outre, sachant que la technologie de partage instantané d’images de Facebook existe depuis quelques années seulement, les notions de vie publique et privée sont sujettes à une redéfinition radicale. C’est dans un effort d’historiciser et d’archiver le changement de paradigme de la photographie actuelle que les recherches d’After Faceb00k se positionnent. Le regard critique que porte After Faceb00k semble nécessaire pour réfléchir autrement le phénomène des réseaux sociaux dans lesquels, faut-il le rappeler, les liens entre les individus se voient subsumés, voire transformés, par leur marchandisation.
Projet de recherche élaboré dans le cadre d'une résidence de recherche au Centre Skol à l'été 2012, en partenariat avec Serge-Olivier Rondeau.