Trompe l’oeil
se veut une contraction de deux phénomènes présents dans la culture italienne; les vacanciers taupe et les trompe l’oeil peints de la province de Biella. De la juxtaposition de ces deux faits résulte une réflexion sur les mécanismes d’autoreprésentation par l’entremise d’images fabriquées ou falsifiées.

Les vacanciers taupe sont des gens vivant dans des milieux où la pression sociale de leur entourage est si forte, qu'ils ont recours à une série de stratagèmes pour falsifier des voyages d’été aux yeux de leurs proches.



Les fausses fenêtres, quant à elles, sont des artifices peints sur la façade de certaines maisons italiennes de sorte à berner le regard et dissimuler certaines imperfections esthétiques. Des facteurs comme le réaménagement intérieur des pièces d’une maison, ou encore des faiblesses dans l’intégrité structurelle d’une façade, sont parfois des raisons pouvant motiver les propriétaires d’immeubles à condamner une fenêtre. Ce faisant, certains d’entre eux optent pour des trompe-l’oeil afin de rétablir l’équilibre visuel des façades de leur immeuble, ne laissant que l’arcade comme témoin de l’ancienne ouverture.

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Trompe l’oeil était présenté comme une installation dans laquelle une interprétation ludique de trompe-l’oeil peints était juxtaposée à des articles de journaux abordant le phénomène des vacanciers taupes. L'installation était accompagnée d'une entrevue avec Franco, un vacancier taupe, et d'une série de photographies documentaires sur les trompe-l’oeil Biellois.


 D’autres façades revêtent parfois, plus de trompe-l’oeil peints que de véritables fenêtres, peut-être pour témoigner de fenêtres qu’on aurait voulu avoir, mais qui finalement n’ont jamais été construites, faute de moyens.



Projet réalisé durant la résidence UNIDEE 2013 à la Cittadellarte de la Fondation Michelangelo Pistoletto à Biella, en Italie.