À l’été 2020, le monde se remettait d’une première vague pandémique. Les confinements en vigueur dans la métropole avaient donné l’envie de s’approprier les espaces urbains, et un vent d’optimisme et de solidarité balayait la population. Afin de propager l’idée de jours meilleurs, mais également en essayant de tester les frontières d’une solidarité citoyenne renouvellée, Lieven Meyer et moi avons décidé de planter 100 tournesols un peu partout dans notre quartier. 

Plate-bandes privées, plate-bandes publiques, terre-plein, bord d’autoroute, et friches urbaines furent désignés comme espaces d’accueil de plans, ou de graines de tournesols. Durant tout l’été, nous avons veillé sur tous les plants afin de maximiser leurs chances d’atteindre la floraison. L’exercice nous permit de constater la résilience de la plante, et sa grande capacité d’adaptation dans les divers milieux dans lesquels elle fut plantée. 

Dépendemment d’où ils étaient placés, les tournesols eurent des chances variables de survie. La majorité mourrurent dévorés par les insectes, ou encore par les écureuils. Dans certains cas, des individus, ou même des employés municipaux, prirent la responsabilité de veiller sur les tournesols de leur propre chef! 

Sur les 100 spécimens plantés, seulement une poignée de tournesols réussirent à produire une fleur.